Le souveniriste

JEUNE MILITANT REPREND LA BARRE

10 mars 2007

À quoi bon se donner la peine de vouloir encore naviguer
À quoi bon rester capitaine, quartier-maître ou bien gabier.

Les amiraux, les intendants croisent le fer et se déchirent
Pour prendre le commandement lorsque dérive le navire.

La boussole est devenue folle et les voiles claquent au vent.
Il faudrait pourtant qu’on décolle des sinistres sables mouvants

À quoi bon être capitaine, quartier-maître ou bien gabier.
À quoi bon se donner la peine, quand l’équipage a déserté.

Les matelots dorment au chaud, sur le port “Hôtel du Commerce”
Dans les bars dans les caboulots ça boit, ça danse et ça se berce.

À quoi bon être quartier-maître, capitaine ou bien gabier.
À quoi bon être encore le maître d’un bâtiment abandonné.

Car la flibuste, les pirates sont à la barre du rafiot.
Ils font voile avec ma frégate vers des repaires tropicaux.

Mousaillons! Tous à l’abordage! C’est vous qui serez maîtres à bord
Jetez par-dessus l’bastingage, marins félons par-dessus bord.

Avec vous serai capitaine, quartier-maître ou simple gabier.
Sera finie la quarantaine. Pavillon haut! Fleurdelisé.

Sur ma frégate souveraine mettrons cap vers la LIBERTÉ.

SOUVERAINETÉ

10 mars 2007

SOUVERAINETÉ

Souveraineté que nous avions, nous l’ont volée moult façons

Comme vermine sous écorce, ils ont corrompu le négoce
Qu’en bonne entente faisions avecque Premières Nations.
Souveraineté que nous avions, nous l’ont volée fourbe façon

Comme vers en pomme ont grugé, les fiers grands pins de nos forêts
Les ont envoyés par les mers jusqu’en royaume d’Angleterre.
Ils en ont construit des navires qui dans fleuve revenus
Un beau matin nous ont vaincus.
Souveraineté que nous avions, nous l’ont volée par les canons.

Nous ont laissé, grande largesse nos dévotions, nos vins de messe,
Mais notre blé l’ont empoché puis en caravelles cargé.
Souveraineté que nous avions, nous l’ont volée à plein galions.

Avec leurs gros sabots de bois ils ont piétiné sur nos lois.
Un noeud gordien nous tient au joug, ce noeud-là jamais ne dénoue.
Il faut pour rompre l’attache sans hésiter prendre la hache
Souveraineté que nous avions, l’ont volée par constitution.

Pour conclure, en langage contemporain:
Nous, peuple de la Nation Québécoise, n’avons pas à continuer de
dépendre d’une constitution étrangère.

Le pain chaud

25 février 2006

“je me souviens” de celles et ceux qui ont travaillé à bâtir ce Pays et n’en verront pas la souveraineté.

Le pain chaud

Du geste auguste du semeur, ils ont dans les champs de la peur
Emblavé sillons et labours de semences de paix et d’amour
Ouvriers de la première heure peut-être jamais ne verront
Se lever la jeune moisson .

Les moissonneurs aux longues faux courbés sous le soleil chaud
Ont couché le froment sur l’herbe puis en faisceaux dressé les gerbes
Ouvriers de la onzième heure, peut-être jamais ne verront
Engranger la lourde moisson.

Des glaneuses plus tard sont venues pour assembler de leurs mains nues
Maigres épis mêlés de fleurs dans le champ du bonhomm’ sept heures
Ouvrières de toutes les heures peut-être jamais ne verront
Battre la chère moisson .

À la grande roue du meunier les porteurs d’eau venus verser
Leurs seaux pour animer la pierre qui broie le blé des vies entières
Avec d’autres venus de loin, aux grandes ailes du moulin
Ils sont passés en coup de vent et comme il advient trop souvent
Ils ont soufflé tant qu’ils ont pu mais n’ont pas vu le grain moulu

Des compagnons de tous les âges dans le pétrin avec courage
Brassèrent la pâte à pleine main mais ne seront plus là demain
Pour voir le travail du levain .

Au fournil les boulangers toute la nuit des fagots ont brûlés
Et bien avant le petit jour, sur la plaque chaude du four
Du bout de leur long bâton ont aligné les blonds pâtons
Artisans de la dernière heure, quand le soleil sera levé
Ne verront pas le pain doré .

Enfants de la terre promise lorsque la table sera mise
Qu’ensemble romprez le pain chaud
Gardez-leur au moins un morceau!

LES REVENANTS

25 février 2006

À ceux et celles qui ont tant donné pour notre indépendance.

LES REVENANTS

Ces hommes et ces femmes désormais disparus
Seraient-ils en moi-même aujourd’hui revenus?
Dans mes os, dans mon sang et jusque dans ma chair
Bien souvent je ressens le poids de vies entières .

Mes jarrets endurcis et mes pas alourdis
Scandent leurs longues marches de trappes et de draves .
Aux sentiers des portages, leurs lourds canots d’écorces
Me ploient dessous la charge et me grugent les forces .

Les esprits des ancêtres désormais disparus
Seraient-ils en ma tête aujourd’hui revenus ?
Tout mon crâne s’enflamme !
En ma cervelle s’amoncellent et se mêlent
Et s’empressent et m’oppressent
Les plans des bâtisseurs et gouverneurs aux négoces habiles
Par lesquels s’ouvrirent les routes et surgirent les villes
Et les ponts et les ports et le chemin du roi .

À ma gorge l’angoisse de la corde qui au pied du courant
Prit la vie de nos gens .
Devant tant de vaillance, devant tant de labeur
Faible est ma souvenance .
Aurai-je encore au cœur cette maudite peur ?

Honte â moi veule indécis ! Velléitaire de carrière !
Qui ne lèverait pas, même du bout des doigts,
La plume pour tracer une croix lorsque l’on met aux voix
Ce mot OUI qui signerait ce Pays .

Ces hommes et ces femmes loin dans nos souvenirs
Devraient-ils en nos âmes aujourd’hui revenir ?

Nos phares

25 février 2006

À vous tous qui nous éclairez sur les sentiers de liberté; meneurs, écrivains, chanteurs…..

Les marins qui naviguent aux abords de nos côtes
Sur le fleuve puissant
En observant la terre y découvrent souvent
Un fier donjon de pierre
Dressé depuis longtemps au sommet des falaises

Il disparaît soudain, caché par les murailles
Apparaît à nouveau et derrière un clocher
Se marie au village, pour enfin émerger
En dominant le large .

Ce phare sans recours quand la brume traîtresse
Efface le rivage en tombant plus épaisse,
Appelle l’âme sœur,
Il lui faut la lumière pour percer la noirceur
Et montrer le chemin. Tout au long de vos vies vous le fîtes si bien

Ne vous écroulez jalons de notre route
Ne vous éteignez pas fanaux de nos survies
Car bientôt mes amis, dans peu de temps encore
Nous ne tarderons pas
A rentrer dans le port.

Aux pionniers

25 février 2006

« Ils ont traversé les mers, partis du vieux pays Franc.
Ils ont exploré les terres de ce vaste continent,
En canot sur les rivières, en raquettes dans les bois,
Ont trappé de mille pièges, riches fourrures pour le Roi
Qui les payait de prières au nom du Pape et d’la Foi .

Gens du Pays! de quel pays ai-je l’oubli ?
Mais en ce jour de leur parcours je me souviens .

Ils ont goûté la misère plus souvent que le pain blanc
Enduré les longs hivers sous la neige et le grand froid .
Ils ont bâti leur chaumière de bois taillé carrément .
Ils ont défriché la plaine avec les Filles du roi
Semant des familles fières le long du fleuve géant .

Gens du Pays! de quel pays ai-je l’oubli ?
Mais en ce jour de leurs amours je me souviens .

Parfois ils ont fait la guerre pour qu’on respecte leur droit.
Sous la botte d’Angleterre plusieurs ont versé leur sang .
Quand on voulut les faire taire ils ont élevé la voix .
En la langue de leur mère ils nous ont laissé ce chant
Pour dire à la terre entière nous serons des Québécois .

Gens du Pays ! de quel pays ai-je l’oubli ?
Mais en ce jour de leur bravoure je me souviens . »